6BN-Wainwright Interview

30 Octobre 2016
Barbara Diab

Entrevue avec Victor Wainwright

Photo: Phil Brisse
Nous rencontrons aujourd’hui le pianiste Victor Wainwright qui a gentiment accepté de répondre à nos questions lors d’une entrevue téléphonique tenue le 13 octobre dernier. C’est donc à bord de son autobus de tournée que j’ai joint M. Wainwright: il parcourt présentement l’Amérique du Nord pour une série de spectacle et nous aurons le plaisir de le voir sur scène lorsqu’il s’arrêtera au Québec en novembre prochain.
 
BD : Bonjour, Victor. C’est un grand plaisir de vous parler. Vous vous produisez souvent au Québec. Qu’est-ce qui vous attire chez nous?
VW : J’aime beaucoup la culture québécoise et l’accueil chaleureux au Québec. Je suis reçu comme un membre de la famille. C’est ça, l’essence du «southern hospitality» ou la proverbiale hospitalité des gens du Sud des États-Unis que je retrouve chez vous.
 
BD : Est-ce que vous avez appris un peu de français?
VW : Le mot «Oui». C’est à peu près tout ce que je sais dire pour le moment … (rires).
 
BD : Commençons par votre enfance. Vous êtes originaire de Savannah, Georgia. Quand vous êtes-vous rendu compte que vous aviez du talent pour la musique ? 
VW : Je viens d’une famille musicale. Il y avait toujours de la musique chez nous. Mon grand-père jouait du piano de style honky tonk et il m’a beaucoup influencé par sa façon de jouer.
 
BD : On vous compare souvent à Jerry Lee Lewis…
VW : Merci. Personnellement, je crois que j’ai plutôt développé mon propre style et que je ne sonne comme personne, mais c’est sûr que mon grand-père reste une grande influence pour moi.
 
BD : Pourquoi êtes-vous attiré par le Blues?
VW : C’est ce que je fais et qui je suis… Le Blues, c’est mon «chez moi », parce que les gens m’aiment et je les aime. J’ouvre les portes et je laisse les gens entrer «dans ma maison ». Le Blues, c’est une communauté, comme une église, une communauté de personnes inspirées par les uns les autres. C’est énergisant d’échanger avec les musiciens et les spectateurs lors d’un concert.
 
BD : Qu’est-ce qu’on ne sait pas de vous ?
VW : Lorsque j’étais plus jeune, j’étais un joueur professionnel de jeux vidéo et je faisais des compétitions. Il y a 12 ans, j’étais un contrôleur aérien à Memphis où je pouvais me consacrer à ma  
vie d’artiste durant mes loisirs. Après trois dans l’aviation, la musique a fini par prendre toute la place: j’ai alors suivi mon cœur pour la musique; c’est dans mon sang.
 
BD : De quoi êtes-vous le plus fier?
VW : Lorsque j’ai gagné le prix «B.B. King Entertainer of the Year» en 2016. B.B. King est d’ailleurs un de mes plus grands héros à part ma famille : j’ai même nommé mon chien Riley (un Boston terrier) en son honneur ! Peu de gens savent que B.B. King avait son permis de pilote privé et on jasait souvent d’aviation ensemble.
 
BD : Votre dernier disque en collaboration avec The WildRoots s’intitule BOOM TOWN et connait déjà beaucoup de succès. La chanson STOP BOSSIN’ ME, BABY sur cet album m’intrigue beaucoup: est-elle inspirée par quelqu’un en particulier?
VW : Non, tous peuvent s’identifier dans cette chanson: que ce soit un patron, ou une blonde, peu importe.
 
BD : Des conseils pour des musiciens en tournée?
VW : Quelqu’un m’a déjà conseillé de ne jamais manger les «eggrolls» vendus dans des stations d’essence! (rires)
 
BD : Vous considérez-vous comme un modèle pour les jeunes? Quels conseils pourriez-vous leur donner?
VW : J’aime mentorer les jeunes. Chaque été, avec la Fondation Pinetop Perkins au Mississippi, j’aide des jeunes (et des moins jeunes) pianistes à se perfectionner. Il faut montrer le Blues aux futures générations. Je leur dirais qu’il faut innover dans le Blues, qu’il faut du courage pour aller plus loin. Combien de fois les gens voudront-ils écouter Hoochie Coochie Man; bien qu’elle demeure une bonne chanson? Il faut créer quelque chose de nouveau dans le Blues. Je me perçois un peu comme un créateur ou un initiateur pour le Blues dans l’avenir… Notre tâche comme musicien, c’est de relever le moral des gens par la musique. C’est pourquoi ma musique est rythmée et entrainante !
 
BD: Avez-vous des projets ?
VW : En janvier 2017, je prévois enregistrer un nouvel album à Memphis : je pensais à l’appeler «Courage». Musicalement, je voudrais prendre de nouvelles directions, ouvrir de nouvelles portes et faire de nouvelles collaborations.
BD : Merci Victor et au plaisir de vous revoir au Québec bientôt !
 
Barbara Diab
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